Un document publié par la Société canadienne de pédiatrie en mars dernier aura provoqué bien des vagues dans les maternités du Québec. En concluant que l'érythromycine était inefficace pour prévenir la conjonctivite néonatale, la SCP envoyait en effet un message clair au gouvernement provincial : il était temps de revoir la loi qui rendait l'utilisation de cet antibiotique obligatoire. Eh bien, ce serait presque chose faite selon une lettre rédigée par la Direction générale de la santé publique dont Maman Éprouvette a obtenu copie.
Dans une lettre datée du 15 juillet et qui aurait été envoyée aux ordres et entités professionnels, le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, et le sous-ministre adjoint, Louis Couture, adoptent une position on ne peut plus claire. On peut en effet lire dans la lettre que le Ministère reconnaît « que la prévention de la conjonctivite néonatale ne nécessite pas d'être encadrée par un article de loi spécifique » et que « l'application des recommandations actuelles du Guide québécois de dépistage des ITSS doit être optimale. » Pour ces raisons, le Ministère écrit qu'il abolira l'article 68 du Réglement d'application de la Loi sur les laboratoires médicaux, la conservation des organes et des tissus et la disposition des cadavres qui rendait l'utilisation de l'érythromycine obligatoire. Le Ministère s'engage aussi à demander à un groupe d'expert de produire des recommandations pour la prévention de la conjonctivite néonatale causée par Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis.
Pourtant, dans un article publié dans La Presse le 30 juin dernier, le Ministère de la Santé et des Services sociaux, par l'entremise de sa relationniste Marie-Claude Lacasse, était évasif. Le Ministère reconnaissait bien avoir été informé de la situation et « être présentement à l'œuvre pour réviser le Réglement dont il est question ». Cependant, à la demande de la journaliste Marie Allard « l'obligation d'appliquer ce médicament sera-t-elle abolie? », Mme Lacasse se bornait à répondre « vous comprendrez que je ne peux m'avancer sur la forme finale que celui-ci prendra. Cependant, il est juste de dire que le MSSS tiendra compte de l'avis des experts, à l'effet que cette pratique serait devenue obsolète. »
Il semble donc que le Ministère aura mis à peine quelques semaines pour déterminer que l’abolition de l’article 68 était nécessaire. Dans leur lettre, M. Arruda et M. Couture incitent d’ailleurs les organismes contactés à informer leurs membres des actions entreprises par le Ministère. On peut ainsi espérer que, très bientôt, les professionnels assistant à des accouchements seront au courant des nouvelles pratiques concernant la prévention de la conjonctivite néonatale. L'érythromycine dans les yeux des nourrissons sera chose du passé.
- Ce billet a également été publié sur le site de l'Agence Science-Presse.
Dans une lettre datée du 15 juillet et qui aurait été envoyée aux ordres et entités professionnels, le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, et le sous-ministre adjoint, Louis Couture, adoptent une position on ne peut plus claire. On peut en effet lire dans la lettre que le Ministère reconnaît « que la prévention de la conjonctivite néonatale ne nécessite pas d'être encadrée par un article de loi spécifique » et que « l'application des recommandations actuelles du Guide québécois de dépistage des ITSS doit être optimale. » Pour ces raisons, le Ministère écrit qu'il abolira l'article 68 du Réglement d'application de la Loi sur les laboratoires médicaux, la conservation des organes et des tissus et la disposition des cadavres qui rendait l'utilisation de l'érythromycine obligatoire. Le Ministère s'engage aussi à demander à un groupe d'expert de produire des recommandations pour la prévention de la conjonctivite néonatale causée par Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis.
Pourtant, dans un article publié dans La Presse le 30 juin dernier, le Ministère de la Santé et des Services sociaux, par l'entremise de sa relationniste Marie-Claude Lacasse, était évasif. Le Ministère reconnaissait bien avoir été informé de la situation et « être présentement à l'œuvre pour réviser le Réglement dont il est question ». Cependant, à la demande de la journaliste Marie Allard « l'obligation d'appliquer ce médicament sera-t-elle abolie? », Mme Lacasse se bornait à répondre « vous comprendrez que je ne peux m'avancer sur la forme finale que celui-ci prendra. Cependant, il est juste de dire que le MSSS tiendra compte de l'avis des experts, à l'effet que cette pratique serait devenue obsolète. »
Il semble donc que le Ministère aura mis à peine quelques semaines pour déterminer que l’abolition de l’article 68 était nécessaire. Dans leur lettre, M. Arruda et M. Couture incitent d’ailleurs les organismes contactés à informer leurs membres des actions entreprises par le Ministère. On peut ainsi espérer que, très bientôt, les professionnels assistant à des accouchements seront au courant des nouvelles pratiques concernant la prévention de la conjonctivite néonatale. L'érythromycine dans les yeux des nourrissons sera chose du passé.
- Ce billet a également été publié sur le site de l'Agence Science-Presse.
Pour connaitre tous les détails de ce dossier:
Fini l'onguent antibiotique pour les yeux des nouveau-nés!
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