Dans un rapport publié tout récemment, l'Organisation mondiale de la santé déclarait que le nombre de césariennes ne devrait pas dépasser 10 % des naissances. Pourtant, selon une étude réalisée auprès de 758 étudiantes américaines en âge d'avoir un enfant, 13,7 % d'entre elles préféreraient donner naissance par césarienne.
Les chercheuses ont tenté de comprendre pourquoi ces femmes opteraient pour la chirurgie lors d'un futur accouchement. Ils ont alors appris que 45,2 % des étudiantes interrogées voulaient ainsi éviter la douleur du travail. Elles disaient, par exemple : « Un accouchement par césarienne est moins douloureux. » De plus, 19 % des femmes souhaitaient prévenir les changements corporels qu'elles croyaient associés à l'accouchement vaginal.
Ces préoccupations seraient révélatrices de l'attitude de ces femmes au sujet à l'accouchement, pensent les chercheuses. En effet, les jeunes femmes intéressées par la césarienne avaient moins confiance en leur capacité à faire face à la douleur de l'accouchement. Seulement 32,7 % de ces étudiantes estimaient pouvoir gérer la douleur lors de leur accouchement. En comparaison, chez les femmes qui choisiraient un accouchement vaginal, on parle plutôt de 67,6 %. En fait, 65,9 % d'entre elles disaient préférer l'accouchement vaginal parce qu'il s'agit selon elles de la façon « naturelle » ou « normale » d'avoir un bébé.
Un manque d'information
Selon les auteures, les jeunes femmes en âge d'avoir des enfants semblent mal informées sur les différents types d’accouchements. Par exemple, elles connaîtraient peu la douleur associée avec une chirurgie majeure comme la césarienne. Elles ignoreraient aussi que la convalescence est plus longue pour une césarienne que pour un accouchement vaginal ou que la chirurgie peut laisser des cicatrices.
Les chercheuses recommandent donc de mettre en place des stratégies pour réduire les craintes entourant l'accouchement vaginal chez les jeunes femmes. Cet objectif risque toutefois d'être difficile à atteindre. En effet, les scientifiques ont également remarqué que les connaissances des étudiantes sur l'accouchement proviennent principalement de leurs amis et de leurs proches. Les professionnels de la santé seraient parmi les sources d'information les moins consultées.
Il faut dire que les jeunes femmes connaissent très peu les professionnels habilités à assister une femme lors de son accouchement. Si 45 % des femmes choisissaient d'être suivie par un obstétricien, 33 % disaient ne pas avoir assez de connaissances pour faire un tel choix. Les auteures insistent donc sur l'importance de mieux promouvoir les différentes options s'offrant aux femmes pour leur suivi de grossesse. Cela serait d'autant plus important que le risque que l'accouchement se termine par une césarienne varie en fonction du type de suivi.
À propos de la césarienne sur demande:
Une césarienne s'il-vous-plaît?
Les césariennes à la demande de la mère: symptôme d'un système à changer
Référence :
Edmonds, J. K., Cwiertniewicz, T., stroll, K. (2015) Childbirth Education Prior to Pregnancy? Survey Findings of Childbirth Preferences and Attitudes Among Young Women. The Journal of Perinatal Education, 24(2), 93–101.