Chères lectrices qui cherchez des réponses à vos questions sur Internet, il semble que vous ne soyez pas seules. Une petite étude réalisée en Pennsylvanie révèle que les futures mamans utilisent de plus en plus l'Internet pour trouver de l'information sur la grossesse, car leur suivi prénatal ne répond pas à leurs préoccupations.
Les chercheurs américains ont invité 17 mères à discuter de leurs besoins d'information pendant la grossesse et de leur utilisation d'Internet et des médias sociaux. Malheureusement, l'évaluation qu'elles font de leur suivi prénatal n'est pas très positive.
D'une part, ces femmes croient que le premier rendez-vous de suivi a lieu trop tard pour répondre à toutes les questions qui les assaillent en début de grossesse. Aux États-Unis, les femmes rencontrent leur médecin pour la première fois à 8 semaines alors qu'au Québec, c'est un peu avant la 12e semaine.
D'autre part, les nombreuses brochures que les femmes reçoivent à ce moment ne semblent pas répondre à leurs besoins. L'information y serait insuffisante et souvent dépassée. Elle est aussi présentée sous un format qui ne rejoint pas les jeunes mères. Plutôt que des brochures, celles-ci aimeraient mieux des vidéos, des applications pour leur téléphone cellulaire ou des sites web.
En somme, les futures mères sentent que le suivi prénatal n'est pas assez centré sur la patiente. Selon les chercheurs, il y aurait un décalage important entre ce que ces femmes veulent et ce que le milieu médical leur offre. Un fossé générationnel, quoi!
C'est pour cette raison que la majorité d'entre elles se tournent vers Internet pour s'informer. Elles ne sont toutefois pas complètement satisfaites de ce qu'elles y trouvent en raison du manque de crédibilité de plusieurs sources. L'information y est aussi plus inquiétante qu'utile selon elles. Depuis les débuts de l'Internet, des experts s'inquiètent d'ailleurs de la qualité de l'information médicale numérique.
Selon les chercheurs, les médecins doivent donc modifier le suivi prénatal pour mieux répondre aux besoins des mères, mais aussi éduquer leurs patientes pour les aider à devenir de meilleures consommatrices d'information sur Internet.
Pour ma part, je crois également que le milieu de la santé doit améliorer sa présence sur Internet et dans les médias sociaux. J'en fais d'ailleurs mention dans mon texte « Promotion de l’allaitement dans les médias sociaux : place aux mères » publié dans le livre Promotion de l'allaitement maternel au Québec : Regards critiques. Je veux toutefois souligner la qualité de l'information se trouvant sur le Portail d'information prénatal de l'Institut national de santé publique.
Enfin, je dois de mentionner qu'il s'agit d'une très petite étude et qu'il est donc impossible de déterminer si ces résultats représentent le vécu de la majorité des femmes enceintes. C'est pourquoi je vous propose de répondre à un petit sondage sans aucune prétention scientifique sur le sujet. Vous pouvez y avoir accès en cliquant sur ce lien : https://fr.surveymonkey.com/s/7BMKPS5
Je vous reviens bientôt avec les résultats!
Références :
Indivero, V. (2014, 7 juillet) Expectant moms turn to « Dr. Google » for pregnancy advice (communiqué). Eurekalert consulté le 9 juillet 2014.
Kraschnewski JL, Chuang CH, Poole ES, Peyton T, Blubaugh I, Pauli J, Feher A, Reddy M. (2014) Paging "dr. Google": does technology fill the gap created by the prenatal care visit structure? Qualitative focus group study with pregnant women. J Med Internet Res. 2014 Jun 3; 16(6) : e147. doi : 10.2196/jmir.3385.
Kraschnewski JL, Chuang CH, Poole ES, Peyton T, Blubaugh I, Pauli J, Feher A, Reddy M. (2014) Paging "dr. Google": does technology fill the gap created by the prenatal care visit structure? Qualitative focus group study with pregnant women. J Med Internet Res. 2014 Jun 3; 16(6) : e147. doi : 10.2196/jmir.3385.