Parlons des vraies affaires! Vous croyez que les sujets de l'heure sont la Charte des valeurs québécoises, PKP et le PQ ou un possible référendum sur la souveraineté du Québec? (Lectrices françaises, remerciez-moi pour ce résumé très concis de l'actualité québécoise!) Détrompez-vous! Le réel débat dans les chaumières est beaucoup plus fondamental : morceaux ou purée?
L'alimentation autonome est en effet une petite révolution. Alors que des générations de bébés ont été nourries au pablum, voilà que depuis quelques années des mères choisissent de bouder les cuillères et les purées pour laisser leur tout-petit expérimenter lui-même avec la nourriture.
Les partisans de cette nouvelle approche encouragent leur nourrisson à s'alimenter lui-même avec ses mains. D'un point de vue développemental, les bébés âgés de plus de 6 mois auraient en effet la capacité de prendre des aliments et de les porter eux-mêmes à leur bouche. La méthode aurait certains avantages. Elle diminuerait l'anxiété maternelle par rapport à l'alimentation de même que la pression à manger ou les restrictions alimentaires. Elle favoriserait aussi de meilleures habitudes alimentaires et un indice de masse corporel adéquat.
Malheureusement, il existe encore peu d'études scientifiques sur le sujet et la qualité de celles-ci est discutable. En particulier, la plupart d'entre elles ont été réalisées auprès de familles très spécifiques, d'où la difficulté à généraliser leurs conclusions à l'ensemble de la population.
L'étude de 199 familles a d'ailleurs démontré que la définition de l'alimentation autonome varie énormément. Par exemple, dans certaines qui disent essayer cette approche, le tout-petit s'alimentera complètement lui-même alors que dans d'autres, le nourrisson recevra plus de 50 % de sa nourriture à la cuillère.
Les familles du premier groupe ont des caractéristiques très précises. Elles n'offrent pas de céréales enrichies en fer, allaitent exclusivement jusqu'à 6 mois, proposent au bébé la même nourriture que la famille et n'utilisent pas d'aliments pour bébé commerciaux. En fait, le seul point commun entre les deux groupes, c'est l'importance du repas familial.
Beaucoup plus de familles se retrouvent dans le deuxième groupe. Ces familles vont employer la cuillère pour différentes raisons. Par exemple, si leur bébé ne peut pas s'alimenter parce qu'il est malade. Certaines offrent aussi des céréales pour s'assurer que leur bébé reçoive le fer dont il a besoin.
Le manque de fer est d'ailleurs une des inquiétudes courantes en lien avec l'alimentation autonome. Une étude récente a notamment indiqué qu'avec ce type d'alimentation, les enfants peuvent prendre plusieurs semaines avant de vraiment consommer la nourriture qui leur est présentée.
Le risque d'étouffement est aussi souvent mentionné. Certains croient en effet que les bébés coordonnent difficilement la mastication, la respiration et la déglutition. À ce jour, aucune donnée scientifique ne permet de conclure que l'alimentation autonome est plus propice à l'étouffement.
Si on parle des vraies affaires, il faut donc avouer que l'alimentation traditionnelle et l'alimentation autonome ne sont pas incompatibles. Dans les faits, la plupart des parents vont choisir d'utiliser certains aspects de chaque méthode pour trouver un équilibre qui convient à leur enfant. Après tout, élever un enfant, ce n'est pas de la politique. Il n'est pas nécessaire de suivre la ligne de parti!
L'alimentation autonome est en effet une petite révolution. Alors que des générations de bébés ont été nourries au pablum, voilà que depuis quelques années des mères choisissent de bouder les cuillères et les purées pour laisser leur tout-petit expérimenter lui-même avec la nourriture.
Les partisans de cette nouvelle approche encouragent leur nourrisson à s'alimenter lui-même avec ses mains. D'un point de vue développemental, les bébés âgés de plus de 6 mois auraient en effet la capacité de prendre des aliments et de les porter eux-mêmes à leur bouche. La méthode aurait certains avantages. Elle diminuerait l'anxiété maternelle par rapport à l'alimentation de même que la pression à manger ou les restrictions alimentaires. Elle favoriserait aussi de meilleures habitudes alimentaires et un indice de masse corporel adéquat.
Malheureusement, il existe encore peu d'études scientifiques sur le sujet et la qualité de celles-ci est discutable. En particulier, la plupart d'entre elles ont été réalisées auprès de familles très spécifiques, d'où la difficulté à généraliser leurs conclusions à l'ensemble de la population.
L'étude de 199 familles a d'ailleurs démontré que la définition de l'alimentation autonome varie énormément. Par exemple, dans certaines qui disent essayer cette approche, le tout-petit s'alimentera complètement lui-même alors que dans d'autres, le nourrisson recevra plus de 50 % de sa nourriture à la cuillère.
Les familles du premier groupe ont des caractéristiques très précises. Elles n'offrent pas de céréales enrichies en fer, allaitent exclusivement jusqu'à 6 mois, proposent au bébé la même nourriture que la famille et n'utilisent pas d'aliments pour bébé commerciaux. En fait, le seul point commun entre les deux groupes, c'est l'importance du repas familial.
Beaucoup plus de familles se retrouvent dans le deuxième groupe. Ces familles vont employer la cuillère pour différentes raisons. Par exemple, si leur bébé ne peut pas s'alimenter parce qu'il est malade. Certaines offrent aussi des céréales pour s'assurer que leur bébé reçoive le fer dont il a besoin.
Le manque de fer est d'ailleurs une des inquiétudes courantes en lien avec l'alimentation autonome. Une étude récente a notamment indiqué qu'avec ce type d'alimentation, les enfants peuvent prendre plusieurs semaines avant de vraiment consommer la nourriture qui leur est présentée.
Le risque d'étouffement est aussi souvent mentionné. Certains croient en effet que les bébés coordonnent difficilement la mastication, la respiration et la déglutition. À ce jour, aucune donnée scientifique ne permet de conclure que l'alimentation autonome est plus propice à l'étouffement.
Si on parle des vraies affaires, il faut donc avouer que l'alimentation traditionnelle et l'alimentation autonome ne sont pas incompatibles. Dans les faits, la plupart des parents vont choisir d'utiliser certains aspects de chaque méthode pour trouver un équilibre qui convient à leur enfant. Après tout, élever un enfant, ce n'est pas de la politique. Il n'est pas nécessaire de suivre la ligne de parti!
Références :
Arden MA1, Abbott RL. (2014) Experiences of baby-led weaning: trust, control and renegotiation. Matern Child Nutr. 2014 Feb 13. doi: 10.1111/mcn.12106. [Epub ahead of print]
Cameron SL1, Taylor RW, Heath AL. (2013) Parent-led or baby-led? Associations between complementary feeding practices and health-related behaviours in a survey of New Zealand families. BMJ Open. 2013 Dec 9;3(12):e003946. doi: 10.1136/bmjopen-2013-003946.
Cameron SL1, Taylor RW, Heath AL. (2013) Parent-led or baby-led? Associations between complementary feeding practices and health-related behaviours in a survey of New Zealand families. BMJ Open. 2013 Dec 9;3(12):e003946. doi: 10.1136/bmjopen-2013-003946.