Pour Katie et sa conjointe qui portait leur enfant, l'allaitement partagé était un rêve fou. Toutes les deux souhaitaient allaiter le petit trésor qui allait bientôt arriver dans leur vie. Katie avait déjà allaité auparavant et les deux futures mamans avaient lu sur les mères adoptives qui démarrent la lactation sans avoir connu de grossesse. Il n'en fallait pas plus pour qu'elles décident de tenter l'aventure.
Les statistiques sur les mères de familles homoparentales qui se partagent l'allaitement sont malheureusement très peu nombreuses. Pour déterminer la fréquence de cette pratique, j'ai réalisé moi-même (sans aucune prétention scientifique) un questionnaire à l'intention des mères d'une famille homoparentale dont l'enfant a été allaité. L'annonce du sondage a été publiée sur les médias sociaux et 61 répondantes l'ont complété.
D'après les données ainsi obtenues, l'allaitement partagé est très peu pratiqué. En effet, 90 % des mères qui ont porté l'enfant affirment avoir été les seules à allaiter leur bébé. Il est donc plutôt rare que la mère n'ayant pas été enceinte tente d'allaiter. Cette réalité vient peut-être des difficultés associées à produire du lait en l'absence de grossesse.
Comment ça se passe pour démarrer l'allaitement?
Lorsqu'une mère choisit d'allaiter son enfant sans l'avoir porté, elle doit déclencher sa production de lait d'une façon particulière. Comme je l'ai déjà mentionné dans un autre billet, des procédures pour stimuler la lactation sans grossesse préalable existent. C'est d'ailleurs une de ces techniques que Katie a privilégiée.
« Nous avons parlé de notre projet à notre médecin », raconte-t-elle. « Elle m'a expliqué que la
dompéridone est utilisée ici pour soutenir la motilité gastrique et qu'elle a comme effet secondaire indésirable de produire une lactation. C'est un produit galactogogue. J'ai donc commencé graduellement la dompéridone avec des doses qui sont rapidement devenues importantes (1 mois avant la date prévue de l'accouchement). J'ai pris jusqu'à 60 mg de dompéridone par jour. Je devais également stimuler mes seins avec un tire-lait manuel au moins 5 minutes par seins, 2 fois par jour. Quelques jours avant l'arrivée de notre fils, j'arrivais déjà à exprimer une once de lait par sein! »
D'après les données du sondage, au moins la moitié des répondantes qui ont allaité leur bébé sans l'avoir porté ont aussi eu recours à une procédure semblable. Cela a permis à la moitié d'entre elles de produire suffisamment de lait et à 3 sur 4 d'allaiter plus de trois mois. Je tiens toutefois à spécifier que ces statistiques sont à prendre avec précaution puisque l'échantillon est somme toute très petit. En effet, sur 61 répondantes, seulement 4 femmes disent avoir allaité sans avoir porté leur enfant.
Les défis de l'allaitement partagé
Bien sûr, allaiter à deux requiert une certaine organisation pour maintenir deux productions. Par exemple, une des répondantes au sondage mentionne qu'il n'est pas toujours facile d'avoir suffisamment de stimulation pour que les deux productions demeurent abondantes. Les mères doivent donc trouver un rythme qui fonctionne pour elles.
La production de la mère qui n'a pas porté l'enfant demande probablement plus de travail. Lorsque celle de l'autre mère est très importante, la comparaison peut aussi s'accepter difficilement.
Enfin, certaines répondantes affirment avoir reçu peu de soutien de leur famille ou des ressources traditionnelles en allaitement. En effet, certaines personnes ne comprennent pas pourquoi ces mères choisissent de prendre des hormones ou des médicaments pour allaiter alors que leur conjointe allaite déjà. Les mères qui allaitent sans avoir vécu la grossesse se sentent également isolées. L'allaitement partagé étant peu fréquent, elles ne connaissent souvent pas d'autres mères dans leur situation.
« Une magnifique expérience »
Malgré ces défis, toutes les mères qui ont vécu l'allaitement partagé disent qu'elles tenteraient à nouveau l'expérience puisque cela représente de beaux moments commmuns d'intimité ayant suscitant des sentiments de calme et de joie. Pour Katie, il s'agit de souvenirs fantastiques. « Ma conjointe ayant subi une césarienne, j'ai pu voir se coucher le soleil sur le fleuve en allaitant notre fils. », raconte-t-elle. « Et depuis, c'est notre moment à nous deux. À l'anniversaire de cette journée, nous allons voir le soleil se coucher sur le fleuve. »
Un gros merci à Katie pour avoir accepté de partager son expérience!
Les statistiques sur les mères de familles homoparentales qui se partagent l'allaitement sont malheureusement très peu nombreuses. Pour déterminer la fréquence de cette pratique, j'ai réalisé moi-même (sans aucune prétention scientifique) un questionnaire à l'intention des mères d'une famille homoparentale dont l'enfant a été allaité. L'annonce du sondage a été publiée sur les médias sociaux et 61 répondantes l'ont complété.
D'après les données ainsi obtenues, l'allaitement partagé est très peu pratiqué. En effet, 90 % des mères qui ont porté l'enfant affirment avoir été les seules à allaiter leur bébé. Il est donc plutôt rare que la mère n'ayant pas été enceinte tente d'allaiter. Cette réalité vient peut-être des difficultés associées à produire du lait en l'absence de grossesse.
Comment ça se passe pour démarrer l'allaitement?
Lorsqu'une mère choisit d'allaiter son enfant sans l'avoir porté, elle doit déclencher sa production de lait d'une façon particulière. Comme je l'ai déjà mentionné dans un autre billet, des procédures pour stimuler la lactation sans grossesse préalable existent. C'est d'ailleurs une de ces techniques que Katie a privilégiée.
« Nous avons parlé de notre projet à notre médecin », raconte-t-elle. « Elle m'a expliqué que la
dompéridone est utilisée ici pour soutenir la motilité gastrique et qu'elle a comme effet secondaire indésirable de produire une lactation. C'est un produit galactogogue. J'ai donc commencé graduellement la dompéridone avec des doses qui sont rapidement devenues importantes (1 mois avant la date prévue de l'accouchement). J'ai pris jusqu'à 60 mg de dompéridone par jour. Je devais également stimuler mes seins avec un tire-lait manuel au moins 5 minutes par seins, 2 fois par jour. Quelques jours avant l'arrivée de notre fils, j'arrivais déjà à exprimer une once de lait par sein! »
D'après les données du sondage, au moins la moitié des répondantes qui ont allaité leur bébé sans l'avoir porté ont aussi eu recours à une procédure semblable. Cela a permis à la moitié d'entre elles de produire suffisamment de lait et à 3 sur 4 d'allaiter plus de trois mois. Je tiens toutefois à spécifier que ces statistiques sont à prendre avec précaution puisque l'échantillon est somme toute très petit. En effet, sur 61 répondantes, seulement 4 femmes disent avoir allaité sans avoir porté leur enfant.
Les défis de l'allaitement partagé
Bien sûr, allaiter à deux requiert une certaine organisation pour maintenir deux productions. Par exemple, une des répondantes au sondage mentionne qu'il n'est pas toujours facile d'avoir suffisamment de stimulation pour que les deux productions demeurent abondantes. Les mères doivent donc trouver un rythme qui fonctionne pour elles.
La production de la mère qui n'a pas porté l'enfant demande probablement plus de travail. Lorsque celle de l'autre mère est très importante, la comparaison peut aussi s'accepter difficilement.
Enfin, certaines répondantes affirment avoir reçu peu de soutien de leur famille ou des ressources traditionnelles en allaitement. En effet, certaines personnes ne comprennent pas pourquoi ces mères choisissent de prendre des hormones ou des médicaments pour allaiter alors que leur conjointe allaite déjà. Les mères qui allaitent sans avoir vécu la grossesse se sentent également isolées. L'allaitement partagé étant peu fréquent, elles ne connaissent souvent pas d'autres mères dans leur situation.
« Une magnifique expérience »
Malgré ces défis, toutes les mères qui ont vécu l'allaitement partagé disent qu'elles tenteraient à nouveau l'expérience puisque cela représente de beaux moments commmuns d'intimité ayant suscitant des sentiments de calme et de joie. Pour Katie, il s'agit de souvenirs fantastiques. « Ma conjointe ayant subi une césarienne, j'ai pu voir se coucher le soleil sur le fleuve en allaitant notre fils. », raconte-t-elle. « Et depuis, c'est notre moment à nous deux. À l'anniversaire de cette journée, nous allons voir le soleil se coucher sur le fleuve. »
Un gros merci à Katie pour avoir accepté de partager son expérience!
Les ressources suggérées par les répondantes au sondage:
Protocole du Dr Newman pour démarrer la production de lait
Coalition des familles homoparentales
Bien vivre l'allaitement
Coalition des familles homoparentales
Bien vivre l'allaitement
Pour en savoir plus : Le blogue Maman au carré écrit par une maman qui a vécu l'allaitement partagé avec un nouveau billet spécialement sur le sujet.
Sources :
Couillard, Kathleen. (2014) Résumé du sondage sur l'allaitement et l'homoparentalité.