Lorsqu'une femme dresse un bilan négatif de son accouchement, elle est plus à risque de connaître des problèmes de santé, autant physique que mentale. Pour cette raison, il est important d'identifier les facteurs pouvant accentuer ce sentiment afin de le prévenir. C'est l'exercice auquel se sont livrés des chercheurs du Royaume-Uni.
En interrogeant 5000 femmes, trois mois après leur accouchement, l'équipe britannique a pu identifier plusieurs facteurs associés à un bilan positif de l'accouchement. Bien sûr, l'absence d'handicap physique et de problèmes physiques ou mentaux avant l'accouchement étaient parmi ceux-ci. Toutefois, le fait d'être plus jeune, d'avoir eu une réaction positive face à la grossesse, d'avoir eu peu d'inquiétudes face à l'accouchement et d'avoir été informée sur les choix de soin avait aussi beaucoup d'importance.
Cette étude n'est pas la première à se pencher sur la question. En 2008, aux Pays-Bas, des chercheurs avaient interrogé 1309 femmes sur le souvenir qu'elles gardaient de leur accouchement, qui avaient eu lieu 3 ans plus tôt. Un nombre substantiel de femmes, c'est-à-dire plus de 16 %, gardaient un souvenir négatif de leur accouchement. Ce pourcentage était d'ailleurs plus élevé lors d'un premier accouchement (20%).
Parmi les facteurs associés à un souvenir négatif, plusieurs sont propres au contexte entourant la naissance: naissance vaginale assistée (forceps ou ventouse), césarienne non-planifiée, naissance à l'hôpital (en opposition aux accouchements à domicile qui sont courants aux Pays-Bas), absence de choix pour le soulagement de la douleur, gestion de la douleur insatisfaisante, mauvaise expérience avec l'équipe médical. Bien sûr, le fait d'avoir craint pour la vie du bébé ou sa propre vie laissait aussi aux mères un souvenir négatif de l'accouchement.
Comme le mentionne les chercheurs, ces deux études démontrent donc que le bilan que fera une femme de son accouchement englobe plusieurs dimensions: la santé de la mère, le contexte social et la qualité des soins offerts. Par conséquent, bien qu'il soit possible d'agir en évaluant les attentes des femmes et en les aidant à se préparer à l'accouchement, il ne faut pas négliger l'influence des procédures médicales. Il est en effet possible de modifier certains facteurs pour rendre l'environnement entourant la naissance plus favorable. Enfin, une autre façon d'aider les femmes est de prévoir davantage de support après la naissance pour les femmes à risque de garder un mauvais souvenir de leur accouchement.
Références:
Henderson, J. and Redshaw, M. (2013), Who Is Well After Childbirth? Factors Related to Positive Outcome. Birth, 40: 1–9. doi: 10.1111/birt.12022
Rijnders, M., Baston, H., Schönbeck, Y., Van Der Pal, K., Prins, M., Green, J. and Buitendijk, S. (2008), Perinatal Factors Related to Negative or Positive Recall of Birth Experience in Women 3 Years Postpartum in the Netherlands. Birth, 35: 107–116. doi: 10.1111/j.1523-536X.2008.00223.x