En théorie, il serait possible que les relations sexuelles déclenchent le travail pour diverses raisons. D'un part, le sperme contient des prostaglandines E, des substances utilisées pour favoriser la maturation du col de l'utérus. Deuxièmement, on sait que la stimulation des seins peut déclencher le travail dans certaines situations. Enfin, l'orgasme stimule aussi l'activité de l'utérus.
Toutefois, dans l'étude dont il est question aujourd'hui, des chercheurs de la Malaisie arrivent à la conclusion que les femmes à qui l'ont suggère d'avoir des relations sexuelles plus souvent pour provoquer l'accouchement n'ont pas un déclenchement de travail plus tôt que les femmes à qui l'ont dit tout simplement que les relations sexuelles sont sécuritaires pendant la grossesse.
Avant d'analyser plus à fond la signification de ces résultats, il est intéressant de savoir que cette étude n'est pas la première à se pencher sur le sujet.
En 2006, la même équipe de chercheurs a demandé à 200 femmes de tenir un journal de leurs relations sexuelles à partir de la trente-sixième semaine de grossesse et ont conclu que les femmes qui avaient des relations sexuelles plus fréquentes avaient un déclenchement du travail plus tôt et avaient moins besoin d'une induction à 41 semaines. Notons que les auteurs ont tenu compte de plusieurs facteurs dans leur analyse comme l'ethnicité, le niveau de scolarité, la profession, la perception concernant la sécurité des relations sexuelles et l'âge du partenaire.
Par la suite, en 2007, un chercheur américain a étudié 93 femmes dont la moitié rapportait avoir eu des relations sexuelles dans la semaine précédente. On a alors évalué la dilatation, l'effacement, la consistance et la position du col de ces femmes de même que la position de leur bébé pour déterminer leurs chances d'entrer en travail spontanément. Les auteurs ont ainsi conclu que les femmes ayant eu des relations sexuelles avaient moins de chances d'entrer spontanément en travail. De plus, celles-ci ont donné naissance plus tard que les femmes qui n'avaient pas eu de relations sexuelles.
Toujours en 2007, les chercheurs Malaysiens sont revenus à la charge en utilisant une autre approche pour étudier le phénomène. Ils ont donc recruté des femmes qui devaient subir une induction non-urgente du travail lorsqu'elle serait à terme. Cent huit de ces femmes ont été choisies au hasard pour être encouragées à avoir des relations sexuelles pour provoquer le travail. Les 102 femmes restantes n'ont été ni encouragées, ni découragées d'avoir des relations sexuelles. L'analyse a révélé que si les femmes du groupe encouragé à avoir des relations sexuelles avaient eu plus de relations avec leur conjoint (60,2 % vs 39,6%), elles n'avaient toutefois pas un taux significativement plus haut de déclenchement spontané du travail (55,6% vs 52 %).
Par la suite, en 2009, les mêmes chercheurs ont repris les données de cette expérience mais cette fois en séparant les participantes en deux groupes, celles qui avaient eu des relations sexuelles vs celles qui n'en avaient pas eu. De façon surprenante, ils ont alors remarqués que les femmes qui avaient eu des relations sexuelles, avaient légèrement moins de chance de vivre un déclenchement spontané du travail que les femmes qui n'en avaient pas eu. Par ailleurs, le fait d'avoir eu ou non un orgasme ne semblait pas avoir d'impact sur le déclenchement spontané du travail.
Ce qui nous mène enfin à l'étude qui vient tout juste de paraître en 2012. Les chercheurs malaysiens ont alors repris à peu près la même méthodologie qu'en 2007 mais en utilisant cette fois un échantillon de femmes beaucoup plus important. Ils ont donc recrutés des femmes se trouvant à 35 semaines de gestation. On a dit à 574 de ces femmes (choisies au hasard) que les relations sexuelles étaient un moyen sécuritaire, naturel et efficace de déclencher le travail. On a ensuite dit aux 576 femmes restantes que les relations sexuelles étaient sécuritaires pendant la grossesse. Les femmes du premier groupe ont été significativement plus nombreuses à avoir des relations sexuelles (83,5% vs 79,9%) et la fréquence des relations sexuelles étaient aussi plus élevée dans ce groupe (3 vs 2). Malgré tout, ces femmes n'ont pas accouché plus tôt que celles du groupe contrôle (39,4 semaines vs 39,5 semaines) et le taux d'induction artificiel du travail n'était pas plus bas (22% vs 20,8%).
Ces nombreuses études semblent donc démontrer une chose: l'effet des relations sexuelles sur le déclenchement du travail est encore loin d'être clair. Dans certains cas, les relations sexuelles accélèrent le travail, dans d'autres elles le ralentissent et dans le troisième cas, elles n'ont tout simplement pas d'effet. Le résultat semble en fait beaucoup dépendre de la façon dont les chercheurs analysent leurs résultats.
En conclusion, nous somme encore loin d'avoir une réponse satisfaisante à cette question et le débat ne semble donc pas être terminé.
Toutefois, dans l'étude dont il est question aujourd'hui, des chercheurs de la Malaisie arrivent à la conclusion que les femmes à qui l'ont suggère d'avoir des relations sexuelles plus souvent pour provoquer l'accouchement n'ont pas un déclenchement de travail plus tôt que les femmes à qui l'ont dit tout simplement que les relations sexuelles sont sécuritaires pendant la grossesse.
Avant d'analyser plus à fond la signification de ces résultats, il est intéressant de savoir que cette étude n'est pas la première à se pencher sur le sujet.
En 2006, la même équipe de chercheurs a demandé à 200 femmes de tenir un journal de leurs relations sexuelles à partir de la trente-sixième semaine de grossesse et ont conclu que les femmes qui avaient des relations sexuelles plus fréquentes avaient un déclenchement du travail plus tôt et avaient moins besoin d'une induction à 41 semaines. Notons que les auteurs ont tenu compte de plusieurs facteurs dans leur analyse comme l'ethnicité, le niveau de scolarité, la profession, la perception concernant la sécurité des relations sexuelles et l'âge du partenaire.
Par la suite, en 2007, un chercheur américain a étudié 93 femmes dont la moitié rapportait avoir eu des relations sexuelles dans la semaine précédente. On a alors évalué la dilatation, l'effacement, la consistance et la position du col de ces femmes de même que la position de leur bébé pour déterminer leurs chances d'entrer en travail spontanément. Les auteurs ont ainsi conclu que les femmes ayant eu des relations sexuelles avaient moins de chances d'entrer spontanément en travail. De plus, celles-ci ont donné naissance plus tard que les femmes qui n'avaient pas eu de relations sexuelles.
Toujours en 2007, les chercheurs Malaysiens sont revenus à la charge en utilisant une autre approche pour étudier le phénomène. Ils ont donc recruté des femmes qui devaient subir une induction non-urgente du travail lorsqu'elle serait à terme. Cent huit de ces femmes ont été choisies au hasard pour être encouragées à avoir des relations sexuelles pour provoquer le travail. Les 102 femmes restantes n'ont été ni encouragées, ni découragées d'avoir des relations sexuelles. L'analyse a révélé que si les femmes du groupe encouragé à avoir des relations sexuelles avaient eu plus de relations avec leur conjoint (60,2 % vs 39,6%), elles n'avaient toutefois pas un taux significativement plus haut de déclenchement spontané du travail (55,6% vs 52 %).
Par la suite, en 2009, les mêmes chercheurs ont repris les données de cette expérience mais cette fois en séparant les participantes en deux groupes, celles qui avaient eu des relations sexuelles vs celles qui n'en avaient pas eu. De façon surprenante, ils ont alors remarqués que les femmes qui avaient eu des relations sexuelles, avaient légèrement moins de chance de vivre un déclenchement spontané du travail que les femmes qui n'en avaient pas eu. Par ailleurs, le fait d'avoir eu ou non un orgasme ne semblait pas avoir d'impact sur le déclenchement spontané du travail.
Ce qui nous mène enfin à l'étude qui vient tout juste de paraître en 2012. Les chercheurs malaysiens ont alors repris à peu près la même méthodologie qu'en 2007 mais en utilisant cette fois un échantillon de femmes beaucoup plus important. Ils ont donc recrutés des femmes se trouvant à 35 semaines de gestation. On a dit à 574 de ces femmes (choisies au hasard) que les relations sexuelles étaient un moyen sécuritaire, naturel et efficace de déclencher le travail. On a ensuite dit aux 576 femmes restantes que les relations sexuelles étaient sécuritaires pendant la grossesse. Les femmes du premier groupe ont été significativement plus nombreuses à avoir des relations sexuelles (83,5% vs 79,9%) et la fréquence des relations sexuelles étaient aussi plus élevée dans ce groupe (3 vs 2). Malgré tout, ces femmes n'ont pas accouché plus tôt que celles du groupe contrôle (39,4 semaines vs 39,5 semaines) et le taux d'induction artificiel du travail n'était pas plus bas (22% vs 20,8%).
Ces nombreuses études semblent donc démontrer une chose: l'effet des relations sexuelles sur le déclenchement du travail est encore loin d'être clair. Dans certains cas, les relations sexuelles accélèrent le travail, dans d'autres elles le ralentissent et dans le troisième cas, elles n'ont tout simplement pas d'effet. Le résultat semble en fait beaucoup dépendre de la façon dont les chercheurs analysent leurs résultats.
En conclusion, nous somme encore loin d'avoir une réponse satisfaisante à cette question et le débat ne semble donc pas être terminé.
Tous les lundis, je réponds à une question des lecteurs sur la périnatalité. Il y a quelque chose que vous auriez toujours aimé savoir concernant la grossesse, l'accouchement, l'allaitement ou le maternage? Écrivez-moi à info@mamaneprouvette.com et je tenterai de trouver la réponse.
Références:
Tan PC, Andi A, Azmi N, Noraihan MN. (2006) Effect of coitus at term on length of gestation, induction of labor, and mode of delivery. Obstet Gynecol. 108(1):134-40.
Schaffir J. (2006) Sexual intercourse at term and onset of labor. Obstet Gynecol.107(6):1310-4.
Tan PC, Yow CM, Omar SZ. (2007) Effect of coital activity on onset of labor in women scheduled for labor induction: a randomized controlled trial. Obstet Gynecol. 110(4):820-6.
Tan PC, Yow CM, Omar SZ.(2009) Coitus and orgasm at term: effect on spontaneous labour and pregnancy outcome. Singapore Med J.50(11):1062-7.