Depuis quelques décennies,
on assiste à un déclin de la fertilité dans les pays industrialisés. Cette
situation a donné naissance à différents incitatifs pour encourager les
familles à avoir davantage d'enfants. En Australie, par exemple, on remet une
certaine somme d'argent à une famille suite à la naissance ou à l'adoption d'un bébé. Des chercheurs ont toutefois voulu en savoir plus sur l'effet de
ce "baby bonus".
Les chercheurs ont d'abord
comparé le nombre de naissances avant et après l'implantation du "baby
bonus". Cette mesure a permis d'observer une augmentation globale des
naissances d'environ 12%. Toutefois, l'effet était plus important auprès des
mères de 20 à 24 ans où on a assisté à une augmentation de 26,3%.
L'augmentation était aussi plus marquée chez les familles habitant dans des
régions éloignées avec 32,4%.
Par ailleurs, les
chercheurs ont remarqué que la proportion de famille de trois ou quatre enfants
a augmenté suite à l'implantation du "baby bonus".
Cette mesure semble aussi avoir eu un impact sur le type d'hôpital lors de l'accouchement (public vs privé) et sur le type d'accouchement. En effet, suite à l'implantation de cette mesure, la proportion d'accouchements dans un hôpital public et d'accouchement vaginal était plus élevée que ce à quoi les chercheurs s'attendaient.
Les chercheurs croient que
cette observation s'explique principalement par le fait que les femmes les plus
influencées par le "baby bonus" sont les femmes de 20 à 24 ans. Ces
femmes étant moins souvent couvertes par un régime d'assurance-santé privé, elles ont
en effet plus tendance à accoucher au public et on sait que les hôpitaux publicsont un taux d'accouchement vaginal plus élevé que les hôpitaux privés.
Par conséquent, un effet
négatif du "baby bonus" soulevé par les chercheurs est la surcharge
du système public puisque l'augmentation des naissances a eu lieu
principalement dans les hôpitaux publics.
Cette étude est donc une
belle démonstration des impacts d'une politique nataliste sur le système de
santé et sur les soins obstétricaux. Les politiques sociales, tout comme les politiques
économiques d'ailleurs, et les soins de santé sont en quelques sortes des vases
communicants. Si les gouvernements veulent procéder à des changements, ils
doivent s'assurer d'octroyer les ressources nécessaires pour pallier aux
nouveaux besoins ainsi créés.
Référence:
Einarsdo´ ttir K, Langridge A, Hammond G, Gunnell AS, Haggar FA, et al. (2012) The Australian Baby Bonus Maternity Payment and Birth Characteristics in Western Australia. PLoS ONE 7(11): e48885. doi:10.1371/journal.pone.0048885