Sydney, Australie |
Les chercheurs ont donc étudié 125 817 naissances ayant eu lieu avant la réforme australienne des soins de santé et 67 402 naissances ayant eu lieu après. Ces comparaisons ont confirmé que, suite à la réforme, un plus grand nombre de naissances a eu lieu dans le système privé.
Cette migration vers le privé semble avoir été accompagnée d'une diminution du nombre d'accouchements vaginaux, d'une augmentation du taux de césarienne (surtout des césariennes sans travail préalable) et d'une augmentation du nombre de séjours à l'hôpital de plus de 3 jours suite à la naissance.
Par ailleurs, les chercheurs mentionnent que d'autres études ont déjà démontré que les femmes assurées par des compagnies privées étaient plus susceptibles de connaître des interventions comme l'épisiotomie, l'induction, l'épidurale, l'utilisation des ventouses ou des forceps ou la césarienne. Les chercheurs rappellent également que, si ces interventions sont parfois nécessaires pour sauver des vies, elles peuvent aussi avoir des effets très négatifs pour la mère ou le bébé lorsqu'elles sont superflues.
Les chercheurs australiens concluent donc que le passage du système public au système privé a eu des conséquences négatives sur la qualité des soins obstétricaux en Australie. Par ailleurs, ces observations sont tout-à-fait applicables à d'autres pays où des systèmes de santé à deux vitesses existent. Il faut donc garder à l'esprit que ce type de transition, souvent motivé par des impératifs économiques, peut avoir des conséquences non négligeables sur la qualité des soins de santé. Un point important qu'on ne devrait pas perdre de vue dans le fameux débat sur la place du privé dans les soins de santé.
Référence:
Einarsdóttir K, Kemp A, Haggar FA, Moorin RE, Gunnell AS, et al. (2012) Increase in Caesarean Deliveries after the Australian Private Health Insurance Incentive Policy Reforms. PLoS ONE 7(7): e41436. doi:10.1371/journal.pone.0041436