Est-ce que la façon dont une mère prend soin de son enfant peut affecter directement le développement du cerveau celui-ci? C'est ce que semble démontrer une nouvelle étude parue dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS) cette semaine.
En effet, une équipe de Washington a émis l'hypothèse que la qualité des soins
qu'une mère prodigue à son enfant au début de sa vie aurait un impact sur la grosseur de l'hippocampe, une portion du cerveau impliquée dans les processus de la mémoire et du comportement.
Grâce à des techniques de
résonnance magnétique, les chercheurs ont mesuré la grosseur de
l'hippocampe chez 92 enfants de 7 à 13 ans qui participaient à une étude
sur la dépression préscolaire. Par ailleurs, les chercheurs
possédaient déjà des données sur la relation parent-enfant de ceux-ci en bas âge (3 à 5 ans).
En analysant les données obtenues, les
chercheurs ont constaté que les enfants non-déprimés qui pouvait compter
sur un support de qualité de leur mère avaient un hippocampe plus gros
que les enfants non-déprimés dont la mère offraient peu de support ou
que les enfants déprimés.
Notons également que d'autres études chez l'humain avaient déjà montré que la dépression majeure est associée à un plus petit volume
de l'hippocampe.
Un phénomène déjà connu chez les animaux
Des recherches chez les animaux ont déjà prouvé que les soins qu'une mère procure à son petit ont une grande importance pour le développement de l'axe formé par l'hypothalamus, l'hypophyse et les glandes surrénales. Ces régions jouent un rôle dans plusieurs processus physiologiques dont la gestion du stress et des émotions. Par ailleurs, des dysfonctions de l'axe hypothalamus-hypophyse-surrénal sont associées à plusieurs maladies mentales dont l'anxiété, la dépression et les troubles bipolaires. De plus, ces mêmes études chez les animaux ont mis en lumière le rôle du comportement de la mère dans le développement de l'hippocampe.
Des implications pour l'importance du lien parent-enfant
Par conséquent, un bon support de la part de la mère dans la petite enfance a une influence positive sur le développement de l'hippocampe. Cela signifierait donc que la façon dont les parents prennent soin de leur enfant a un impact direct sur les fonctions cognitives et la régulation des émotions.
De plus en plus d'études démontrent l'importance du lien parental dans la petite enfance. Il est donc primordial de soutenir les parents pour les aider à acquérir des méthodes saines d'éducation qui leur permettront de créer un environnement chaleureux et propice au bon développement de leurs enfants.
Référence: ,,,,,,,, and Maternal support in early childhood predicts larger hippocampal volumes at school age. PNAS 2012 ; published ahead of print January 30, 2012, doi:10.1073/pnas.1118003109