Traduction de la réponse du président de l'ABM concernant les vaccins et l'allaitement publié sur le blogue de l'Academy of Breastfeeding Medicine le 28 janvier 2012.
En réponse à la confusion et à la désinformation concernant le rapport de Moon et al (Ped Inf Dis J 2010 29;919) intitulé "Inhibitory effect of breast milk on infectivity of live oral rotavirus vaccines", la clarification suivante est proposée:
1. L'étude ne concerne que le vaccin oral contre le rotavirus et NE fournit PAS d'information sur aucun autre vaccin oral (comme celui contre la polio) et n'a définitivement pas d'implications pour les vaccins non-oraux.
2. L'étude sur les effets neutralisants du lait maternel était une étude IN VITRO et l'effet neutralisant significatif n'a été constaté que dans le lait de mères provenant de pays en développement (Viet Nam, Corée du Sud, Inde) et PAS dans le lait de mères américaines. Cela reflète probablement la fréquence élevée d'infections à rotavirus dans ces pays et le haut niveau d'anticorps chez les adultes de ces pays de même que le plus bas niveau d'anticorps des mères américaines.
3. Les études épidémiologiques ont noté une efficacité adéquate du vaccin oral contre le rotavirus dans les pays industrialisés... la seule problématique étant une plus basse efficacité dans les pays en développement.
4. Le vaccin oral contre la polio n'est pas un standard aux États-Unis et n'est donc pas une problématique pertinente.
5. Au plus, les chercheurs recommandaient d'évaluer (ÉTUDIER) l'effet de retarder l'allaitement au moment de l'immunisation (du rotavirus) et d'en mesurer l'efficacité (anticorps dans le sérum des nourrissons). "Retarder" signifie de ne pas allaiter au moment de l'ingestion du vaccin et de retarder l'allaitement pour 2 à 3 heures. AUCUNE suggestion de substituer le lait maternel par des préparations commerciales pour nourrisson n'a été faite ou ne devrait être faite.
6. En résumé: cette étude N'est PAS pertinente pour les mères allaitantes dans les pays industrialisés (assurément pas au Canada et aux États-Unis) et par conséquent AUCUN changement de routine pour les enfants allaités étant vaccinés ne sont suggérés. (et donc faites passer le mot)
7. Le bénéfice possible d'attendre quelques heures entre la vaccination orale contre le rotavirus et l'allaitement devrait être étudié dans les populations de ces régions géographiques où l'efficacité est un problème. Puisque plusieurs autres facteurs peuvent influencer l'efficacité (par exemple associés à l'immunocompétence des enfants eux-mêmes), il n'est pas possible de faire des recommandations concernant l'alimentation des nourrissons, même dans ces populations, tant que nous n'aurons pas les résultats de ces études in vivo. Le problème n'est peut-être pas associé au lait maternel du tout! C'est pourquoi nous avons besoin de preuves basées sur des données expérimentales.
8. Pour la mère allaitante dans les pays développés, il n'y a pas de raisons de changer aucune routine d'alimentation.
Arthur I Eidelman MD FAAP FABM
Arthur Eidelman est néonatalogiste et président de l'Academy of Breastfeeding Medicine
Texte original en anglais: ABM President responds to Vaccines and Breastfeeding