Le succès de la reproduction est essentiel à la survie d'une espèce. Chez les animaux, tout comme chez l'humain il y a plusieurs milliers d'années, le succès reproductif repose en partie sur la saison où les petits viennent au monde. En effet, le nouveau-né a beaucoup plus de chances de survivre si sa naissance se produit à un moment où les ressources sont abondantes.
Pour cette raison, plusieurs processus physiologiques ont évolués pour assurer une synchronisation entre l'ovulation, l'accouplement, la gestation et l'accouchement. Étant donné que la durée d'ensoleillement quotidienne est un indice important permettant aux organismes vivants d'identifier les saisons, une grande partie de cette synchronisation est assurée par les rythmes circadiens et la lumière y joue un rôle important.
Règle générale, la lumière est détectée par la rétine, ce qui permet alors d'envoyer un signal vers l'hypothalamus, responsable de sécréter différentes hormones impliquées dans la reproduction.
Le lien entre les rythmes circadiens et la fertilité humaine est encore peu étudié. On sait toutefois que le pic d'hormone lutéinisante (LH) responsable de déclencher l'ovulation a toujours lieu la nuit, entre minuit et 8h00. Par ailleurs, une étude datant de 1996 démontrait une association entre le fait de travailler sur des quarts de travail et une diminution de la fertilité. Une autre étude réalisée en 2002 démontrait que les femmes ayant des problèmes de sommeil dues au travail sur des quarts avaient des menstruations irrégulières. Enfin, certaines variations dans les gènes responsables des rythmes circadiens affecteraient aussi le nombre de grossesse et l'incidence des fausses couches.
Une meilleure compréhension des mécanismes associant les rythmes circadiens à la fertilité pourrait avoir un impact important pour améliorer l'efficacité des traitements de fécondation in vitro.
Par ailleurs, je trouve que ce type d'étude permet de démontrer comment le corps humain a évolué pour être en harmonie avec la nature. Notre style de vie s'en éloignant de plus en plus, on ne peut que s'interroger sur les conséquences que cela pourrait avoir sur les mécanismes de base de notre corps tels que la reproduction.
Référence: Kennaway DJ, Boden MJ, Varcoe TJ. Circadian rhythms and fertility. Mol Cell Endocrinol. 2012 Feb 5;349(1):56-61. Epub 2011 Aug 22.